Moxos, aux confins des mondes oubliés

Plongée immédiate dans le tumulte andin : l’arrivée à El Alto secoue les repères, La Paz se dévoile, perchée dans sa cuvette vertigineuse. Au musée d’ethnographie, les masques parlent, les plumes racontent. La ville bruisse d’histoires vivantes et un chaman vous attend pour murmurer à la Pachamama la protection pour l’odyssée des jours à venir. Bienvenue en Bolivie !

Cap vers les Yungas, là où la roche cède la place à l’abondance tropicale. Chaque virage efface un peu d’altitude et gagne en chaleur. Coroico attend, tapis de verdure et de douceur humide. Un refuge suspendu entre montagnes et forêts. Après-midi libre à partager entre la balade et la détente.

Les eaux vives du Coroico deviennent votre terrain de jeu : après avoir enfilé votre casque, descente en rafting du fleuve vous permettant d'apprécier les paysages qui défilent au fil du courant et les cascades rafraîchissantes. Plus loin, la forêt dense s’ouvre sur un havre de paix. Arrivée à la Finca Monte Cielo, perchée au-dessus des vallées, offre un ballet d’oiseaux et d’arômes de café fraîchement torréfié.

Le chemin s'étire, quittant les montagnes pour plonger dans les vastes plaines amazoniennes. Le Beni s’annonce par ses horizons infinis, ses routes ocre et ses airs de far-west. Sur les flancs encore boisés, une coopérative caféière résiste à la pression de la coca. Partage, savoir-faire, et repas aux saveurs locales.

Le pick-up fend la jungle, direction la réserve du Beni. Les gardes forestiers, guides d’un jour, instruisent à la veille écologique et avec eux vous vivrez leurs missions. Sur le fleuve Maniqui, le bateau glisse entre les caïmans et les tortues. Le bivouac s’installe non loin des Tsimane, gardiens semi-nomades de la forêt. Nuit en bivouac (confort rudimentaire).

Patrouille à cheval dans les savanes inondables, au cœur des “îles de forêt”, vestiges de la civilisation Moxos. Le soleil couchant embrase la lagune Normandia. Plus loin, la route mène à San Ignacio, la perle jésuite, porte d’entrée vers les mystères anciens.

San Ignacio était encore jusqu’à récemment pratiquement coupée du reste du pays. La ville dévoile ses trésors: musiques mojañas, lutherie aux éclats d’os… et traditions vivantes. Une immersion dans un monde où la spiritualité baroque rencontre l’âme indigène, dans une lenteur savoureuse et décontractée.

Le Mamoré surgit, large comme un rêve. Sur un bateau aux cabines confortables, la navigation commence. La jungle borde les rives, les singes jouent dans la canopée, les oiseaux colorent le ciel. Le fleuve devient route et refuge en profitant des hamacs et des excellents petits plats servis à bord.

Nuit à bord d’un petit paquebot pouvant accueillir 10 passagers au maximum, offrant divers espaces pour profiter de la traversée : hamacs à l’arrière, chaises longues sur le pont supérieur et savoureux plats préparés par la cuisinière, le tout face à la nature sauvage, au rythme lent du Rio Mamoré.

Lente descente vers le nord à la croisée de plusieurs écosystèmes, dans l’une des zones les plus difficiles d’accès de la planète. Pirogues croisées, regards échangés. Mojeños, Yuracarés, Trinitarios ; peuples du Béni, habitants de l’eau. Escale dans la forêt, senteurs de cacao, récits de jaguars. La nuit tombe, les lampes frontales percent l’obscurité : les yeux brillants des caïmans observent.

L’univers aquatique s’élargit encore. Les dauphins roses dansent, guides bienveillants. La pêche devient rite partagé, les arbres géants racontent la mémoire du monde. L’animal veille, parfois visible : tapir ou jaguar, silencieux mais présent. L’immersion est totale.

Traversée des rivières secondaires jusqu’à la communauté d’El Masi. Accueil simple sous le toit de chaume, partie de pêche et cuisine traditionnelle. Accompagnés d’un archéologue spécialiste et équipés d'un programme de relevé archéologique, partez à la recherche des traces des Moxos, sur une « loma », surgit la trace d’une pyramide oubliée redessinant l’histoire amazonienne.

Changement d’atmosphère. Envol pour Santa Cruz l’énergique, puis trajet pour Porongo la paisible. Le manioc devient festin, l’asado se prépare dans la tradition. L’église jésuite, bijou au cœur du village, observe. La journée respire la douceur et la convivialité tropicales.

Trajet à destination de l’aéroport et prolongation individuelle. Une quête s’achève, mais l’écho des Moxos résonne encore…