Valbone en Indonésie
Valbone en Indonésie : Java, Bali et les Célèbes
Quelques pages pour raconter un périple de près de 3 semaines… ce n’est clairement pas assez ! Je vais donc essayer d’aller à l’essentiel, et cela ne va pas être évident tant les moments forts ont été nombreux !
Après un voyage d’environ 15 heures, atterrissage à Jakarta, mégapole de plus de 23 millions d’habitants ! A cause du trafic infernal, la plupart des voyageurs évitent la capitale ; j’ai souhaité tout de même lui consacrer une journée et juger de cela par moi-même. Conclusion : il y a en effet beaucoup de monde et le trafic incessant rend la visite de la ville très difficile. J’en garde néanmoins un bon souvenir et ne regrette pas ces deux nuits qui m’ont permis de me mettre à l’heure javanaise…
Prochaine destination : Jogjakarta. Un bref vol local avec la compagnie nationale Garuda Indonesia m’emmène rapidement dans cette ville prestigieuse. A peine arrivée, mon guide me suggère la visite d’un petit site hindouiste encore très peu visité, Sambi Sari, situé à seulement quelques minutes de l’aéroport. Après sa visite, nous nous rendons en ville, le temps de déposer les bagages et déjeuner, puis c’est parti pour Prambanan ! Prambanan est l’un des plus grands temples hindouistes et après avoir discuté avec des Indiens de Dehli, j’apprends que chaque hindou a pour devoir de s’y rendre une fois dans sa vie. J’admire ces magnifiques temples dont l’architecture me rappelle un peu Angkor, au Cambodge.
Le lendemain, j’opte pour un lever très matinal afin d’aller au marché. En effet, en Indonésie, c’est entre 4h et 7h du matin que le marché bat son plein ! Une expérience unique où j’ai eu la chance de converser (avec l’aide de mon guide Toni bien entendu…) avec les locaux. Des gens d’une gentillesse incroyable, qui n’hésitent pas à m’aborder, très poliment, pour simplement discuter et faire connaissance. Une dame s’est même déplacée pour me montrer la sultane, venue au marché pour rappeler aux gens de voter aux prochaines élections. Je suis repartie du marché en me disant « j’adore déjà les Indonésiens ». Ensuite, route pour le petit village de Kotagede que je découvre en becak (le cyclopousse indonésien). J’ai la chance d’arriver à la fin des cours d’une école primaire. Les professeurs ainsi que les enfants me réservent un accueil inoubliable !
Même si j’avais bien envie de flâner ici encore longtemps, mon guide me rappelle que nous ne devons pas traîner si nous voulons avoir assez de temps pour visiter Borobudur, l’un des plus célèbres temples bouddhistes au monde. L’ambiance y est magique et le site, ainsi que l’ensemble du paysage qui l’entoure, sont tout simplement fantastiques ! La vue étant assez dégagée, j’arrive même à apercevoir le volcan Merapi depuis les temples : grandiose !
Le jour suivant, je découvre les principaux monuments de Jogjakarta avec, entre autres, le palais du Sultan connu sous le nom de Kraton, le Château d’eau, le marché aux oiseaux, une orfèvrerie d’argent et une fabrique de batik, une méthode qui constitue à teindre un tissu de plusieurs tons et dont les motifs varient du fleuri au géométrique : une institution en Indonésie ! D’ailleurs, la technique du batik a même été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Prochaine destination : Solo situé à un peu plus de 60 km à l’est. J’y visite les temples de Cetoh et Sukuh situés en hauteur, sur les pentes du Mont Lawu. Ayant déjà effectué plusieurs voyages en Amérique centrale, je reste bouche bée en découvrant le temple de Sukuh ! Je m’attendais à un temple hindouiste, éventuellement bouddhiste mais pas un temple de style maya ! Voyez par vous-même !
Prochaine étape : agréable voyage en train, toujours en direction de l’est, jusqu’à la station de Mojokerto. Notre chauffeur Daniel était parti la veille pour effectuer ce trajet par la route. A notre arrivée à la gare, il nous accueille avec un grand sourire et nous partons en direction du village de Tosari, au pied du volcan Bromo. A mon arrivée au village, je décide d’aller me dégourdir les jambes car entre le train et la voiture, je n’ai pas été très active… Je profite de faire quelques photos avec la belle lumière de fin d’après-midi, puis je m’arrête dans « la » petite superette du village. Et là, c’est tous les enfants et adolescents du village qui sont venus « m’observer ». Après des regards timides et curieux, place aux grands sourires et à la rigolade. Ils ont finalement fini par me raccompagner jusqu’à l’hôtel et même s’ils ne comprenaient certainement pas la moitié de ce que je leur disais, ce fut tout de même un grand moment pour eux comme pour moi.
Trois heures du matin, départ de l’hôtel pour monter au volcan au lever du soleil. Quelques mots suffisent à décrire cette matinée : expérience magique et unique ! Photos à l’appui…
Ensuite, nous reprenons la route pour Ketapang, la ville qui me donnera accès à l’ascension du volcan Ijen cette fois-ci. En cours de route, Toni et Daniel me proposent de faire un crochet par une petite ville en bord de mer connue pour ses excellents poissons et fruits de mer. Je confirme, c’était une excellente idée ! Le lendemain, c’est à 4h du matin que nous quittons l’hôtel pour une marche d’environ 2 heures jusqu’au cratère du volcan Ijen. Au cours du trajet, je croise plusieurs porteurs de souffre, chacun avec une charge de 60 à 100 kilos sur leurs épaules. Certains parlent quelques mots d’anglais et m’expliquent les différentes étapes de leur travail, de l’extraction du souffre jusqu’au transport long et difficile. Nous faisons ensemble une pause et je partage avec eux mes branches Farmer et Balisto emportés « au cas où ».
L’après-midi, nous reprenons la route en direction du port et traversons le détroit de Bali en ferry. Arrivée au port de Gilimanuk où une autre voiture et un chauffeur m’attendent. C’est l’heure de dire au revoir à Daniel et Toni, qui ont été fantastiques ! Je suis triste de quitter Java que j’ai tellement aimée, et j’appréhende Bali, cette île si touristique, qui ne sera peut-être pas aussi accueillante…
Départ pour Pemuteran, une jolie ville en bord de mer, encore épargnée du tourisme de masse. Petite pause jus de fruit frais avant de poursuivre pour Ubud où j’arrive tard, épuisée après cette grosse journée mais si heureuse ! Je fais le point sur ma découverte javanaise et m’endors la tête pleine d’images…
Première journée consacrée à la visite d’Ubud, le centre culturel de Bali. Boutiques de vêtements, de bijoux, galeries d’arts, ateliers d’artistes en tout genre. La ville est très jolie et même si elle est très touristique, il fait bon flâner dans ses ruelles. L’après-midi, je vais visiter les tombeaux royaux de Gunung Kawi situés dans un magnifique paysage de rizières en terrasses.
Le 2e jour, je pars vers la montagne découvrir les fameuses rizières en terrasses de Jatiluwih. Ensuite, je découvre le temple semi-aquatique d’Ulun Danu situé au bord du lac Bratan. En voyant le monde présent ici, je comprends pourquoi on dit qu’il est le temple le plus photographié de Bali !
Le lendemain, après une dernière balade à Ubud, nous reprenons la route en direction du sud. Je passe la nuit à Seminyak, la nouvelle station balnéaire un peu « bobo » de la côte sud, car le lendemain je m’envole très tôt de Denpasar pour Makassar, aux Célèbes ! Je suis accueillie par Rudi qui me fera découvrir le pays Toraja, son pays. Il nous faudra toute la journée pour joindre Rantepao, la capitale du pays Toraja. Nous nous arrêtons à mi-chemin, à Pare-Pare, pour un excellent déjeuner de poissons.
Les deux prochains jours, je découvre un tout nouveau pays. Après l’île musulmane de Java, Bali l’hindouiste, je découvre le pays Toraja aux Célèbes où les gens sont majoritairement catholiques, mais aussi animistes et même dans certains cas, musulmans-animistes.
Durant ces deux jours, je découvre une région fascinante et un peuple complètement différent. Comme lors du passage de Java à Bali d’ailleurs, j’ai l’impression d’être dans un nouveau pays, et pourtant c’est encore et toujours l’Indonésie ! Les Torajas vivent dans des maisons en forme de bateaux, l’animal sacré est le buffle et le plus important moment de la vie de quelqu’un est sa mort. Ils organisent donc de grandioses cérémonies funéraires qui durent plusieurs jours et « enterrent » les défunts dans les falaises… Les cérémonies ont généralement lieu quelques mois après le décès, pour laisser le temps à la famille de faire son deuil et surtout préparer la cérémonie funéraire qui rassemblera des centaines de personnes. C’est une sorte de grande fête lors de laquelle la nouvelle vie du défunt est célébrée. Un buffle, seul animal capable de transporter l’âme du défunt (plusieurs suivant la richesse de la famille) sera sacrifié. De nombreux cochons également, en général offerts par les villageois venus soutenir la famille. Toute la viande sera ensuite répartie et chacun repartira avec quelque chose. A nouveau, ce fut pour moi une expérience nouvelle, forte en émotions. Lorsque Rudy m’a dit que nous allions aller à une cérémonie funéraire, je lui ai demandé si je n’allais pas perturber et déranger… que ce n’était pas un mariage mais un enterrement et que la famille pouvait bien ne pas souhaiter la présence de « touristes ». Il m’a rassurée en me disant que nous n’irions pas les mains vides et qu’en plus, c’était plutôt un honneur pour la famille car plus il y a de monde, mieux c’est.
J’ai également eu la chance d’assister à une pendaison de crémaillère qui est aussi un évènement très important dans la vie d’un Toraja. Là aussi, on ne construit pas sa maison n’importe où et n’importe quand. Des sortes de chamans doivent valider chaque étape et cela peut donc bien prendre des années avant de pouvoir y vivre. Là aussi, la fête fut grande et le contact avec les gens magique !
J’ai aussi fait un peu de randonnée durant ces quelques jours car la région s’y prête bien. Je suis également allée à l’impressionnant marché des buffles et j’ai pu assister à des petits combats de coqs.
Une nouvelle fois, je suis triste de quitter cette île et de ne pas y avoir prévu plus de temps. Mais je sais déjà que j‘y retournerais pour découvrir ce que je n’ai pas eu le temps de faire…Nous reprenons donc la même route qu’à mon arrivée, et rejoignons l’aéroport de Makassar. Bref vol pour Denpasar.
A mon arrivée, nous partons directement en ville pour voir la parade des Ogoh Ogoh, des créatures géantes faites de papier mâché. Eh oui, car nous sommes le 30 mars, la veille du Nouvel-An balinais, le Nyepi. J’arrive juste à apercevoir quelques-uns de ces monstres censés purifier l’environnement de tout polluant spirituel émis sur terre par nous les hommes. Le lendemain, le jour du Nyepi donc, c’est repos obligatoire pour tous sans exception ! Cette journée s’appelle aussi la journée du silence car, durant 24 heures, personne n’a le droit de travailler, de se déplacer ou encore de sortir de chez soi… Il n’y a pas d’électricité et toute l’île est en mode « méditation ». Dans mon hôtel, nous avions tout de même le droit d’aller à la piscine (pas à la plage par contre…) et d’aller au restaurant. J’ai donc profité de cette journée pour me r-e-p-o-s-e-r !
Le lendemain, j’ai consacré ma matinée à la découverte de Nusa Dua et Jimbaran. L’après-midi, transfert à l’aéroport et départ ! C’est parti pour Jakarta, Abu Dhabi et enfin Genève.